Le Christianisme interrogé dans ses racines
L’Association C.OE.U.R. constituée
en 1990-91, s’est voulue dès le départ un prolongement des « Montées
de Jérusalem », dont l’objet était de manifester sur la Terre même
d’Israël une repentance chrétienne entre Eglises pour demander pardon de
leurs divisions au long des siècles. Sur les conseils du cher pasteur
Thomas Roberts deux membres de ces « Montées », Henri Catta
catholique et Henri Lefebvre pasteur évangélique, ont souhaité joindre à
cet objet la manifestation d’une repentance chrétienne toutes Eglises unies
pour les persécutions infligées par presque toutes au peuple juif au cours
de l’histoire et pour l’antisémitisme toujours rémanent.
D’où
le nom donné à l’Association C.OE.U.R. qu’ils ont alors rassemblée : « Comité Œcuménique
d’Unité chrétienne pour la Repentance envers le peuple
juif ». Cette Association fut légalement constituée début 1991, au
retour de la première démarche de repentance chrétienne publique et
silencieuse à Jérusalem, qui mena 70 chrétiens de différentes Eglises et
nationalités d’Europe pour une montée d’Ein Karen au Yad Vashem à la veille
de Kippour, suivie le lendemain de la journée de jeûne et prière aux côtés
de nos frères juifs dans leurs synagogues.
Semblables démarches furent renouvelées les années suivantes et suscitèrent chaque fois un accueil chaleureux de nos frères juifs. L'objet social de nos statuts mentionnait bien sûr en
premier lieu cette manifestation de repentance chrétienne, mais un second
point visait l’avenir et a reçu des encouragements caractérisés de la part
de nombre d’autorités d’Eglises, notamment du Cardinal Lustiger. Cet
article des statuts donnait à C.OE.U.R. la mission de ré-enseigner au
peuple chrétien les racines juives de la foi chrétienne, racines O combien
oubliées !
De
1994 à 2007 C.OE.U.R. a prolongé son action par la publication d’une Revue
trimestrielle ‘’Yerushalaim »
qui a diffusé des témoignages, articles divers, analyses exégétiques,
méditations, débats multiples, etc. émanant de personnalités engagées dans
le dialogue interreligieux aussi bien en Europe qu’en Israël. On peut citer
par exemple :
P.Marcel Dubois, P.Bruno Hussar, P. Bernard Dupuy, Rina Geftman,
P.Daniel Rufeisen, P.Michel Remaud, Fr. Pierre Lenhardt, Fadiey Lovsky,
Rabbin Ashkenazi, Rabbin Warchawski, Rina Neher, Lucien Lazare, Daniel
Epstein, et beaucoup d’autres…
Au
fur et à mesure de l’avancement généralement constaté dans le dialogue
judéo-chrétien, l’importance dominante donnée par notre Association à la
manifestation de repentance a incité C.OE.U.R. à mettre désormais l’accent
dans ses publications sur le « ré-enseignement », domaine où
subsiste de nos jours des carences considérables dans la formation
spirituelle des générations nouvelles.
Après
notamment la « Déclaration de Drancy » du 30 Septembre 1997 cette
orientation de nos Revues trimestrielles s’est précisée. Depuis 2007
celles-ci ont fait place à des Cahiers, également nommés
« Yerushalaïm », consacrés chacun à un thème majeur. Ainsi ont
été publiés ces trois dernières années trois Cahiers rédigés par Joël Putois en collaboration
avec Henri Lefebvre et Elzbieta Amsler et dont nous rappelons les
substances :
Le
premier Cahier a pour titre : « Méditation sur
les Sacrements ». L’auteur, ayant lui-même été engagé pendant six ans
dans la catéchèse d’une paroisse parisienne, analyse l’enseignement et la
pratique courante des sacrements en distinguant soigneusement leur validité
canonique et les conditions de leur fécondité spirituelle. Il rappelle, à
cet égard, les controverses
qui ont agité les Pères de l'Eglise durant les premiers siècles.
Dans une seconde partie il analyse
séparément ce qu’on
pourrait appeler l’anatomie et la physiologie de chacun des sept sacrements
de l’Eglise Catholique. Et il synthétise les conditions de leur fécondité à
l’aide d’une curieuse parabole de la « croisée d’ogive ». Dans la
conclusion du livre il s’exprime ainsi :
« Notre
intention n’a été nullement de contester la légitimité de ces sacrements,
ni même la nécessité des rites pour la grande majorité des fidèles, mais
seulement de réfléchir sur les conditions élémentaires de leur fécondité,
que certaines dérives des siècles, péripéties d’inculturation multiples ou
radicalisation de pouvoirs de diverses Autorités, peuvent avoir compromises ».
Le
deuxième Cahier a pour titre : « Qui est
Jésus ? ». L’auteur analyse les nombreux qualificatifs selon
lesquels le Jésus de l’histoire a été considéré par ses disciples et ses contemporains juifs. En hébreu
les expressions ‘’Fils de l’homme » et ‘’Fils de Dieu’’, par exemple
ont chacune des sens multiples. Puis les Pères de l’Eglise, de culture
grecque étrangère à celle du Nouveau Testament, ont fait leur choix parmi
ces variantes possibles en s’appuyant sur le penseur Juif Philon
d’Alexandrie. Ce choix s’est
porté sur des concepts du vocabulaire grec qui ont tendu à radicaliser les versions qui
éloignaient sensiblement ce Jésus de la nature humaine. Et la distance n’a
fait que croître avec les siècles. D’où le malaise ou le désintérêt de la
plupart des baptisés de nos jours même devant ce mystère de trois Personnes-Dieu à concilier
avec le Monothéisme. »
L’auteur
passe longuement en revue comment de façon détaillée le Nouveau Testament
présente Jésus, envoyé de Dieu, homme exceptionnel,
« Homme Nouveau » et même selon St. Paul : « Premier-né de toute
créature », « Premier-né d’entre les morts ». La Tradition
globale chrétienne a effacé en Jésus toute frontière entre Transcendance et
Immanence. La spiritualité juive et, sans le dire, celle du Nouveau
Testament offraient pour résoudre le problème le concept subtil et
proprement miraculeux de la « Sheklhina ». Il a été ignoré au
long des siècles et le demeure encore.
Que
voulait dire le cardinal Lustiger, quand il recommandait à C.OE.U.R. de
travailler au ré-enseignement des racines juives de la foi
chrétienne ? Pourquoi en
voyait-il la nécessité ?
C’est l’objet de ce deuxième livre de rappeler cette question et de
commencer à y répondre.
Le
troisième Cahier est intitulé précisément : « A la recherche des
racines hébraïques de la foi chrétienne ». L’auteur rappelle la
diversité des écoles et des clans religieux qui caractérisait le judaïsme à
l’époque du Christ. Entre toutes ces « racines » diversifiées,
Jésus lui-même a du cheminer et faire son choix pour sauvegarder
l’authenticité de sa prédication et de sa mission. Toute une partie du
Judaïsme ignore ce qu’on nomme peut-être improprement le « péché
originel ». Alors la rédemption en Christ en devient
évidemment sans objet. Puis pour méditer sur le Salut, le livre le
distingue avec soin de la « Justification » par la foi, distinction ignorée,
semble-t-il, des catéchèses.
Enfin
l’auteur passe en revue la série des Grands Conciles œcuméniques des 4e
au 6e siècles au cours desquels les Pères de l’Eglise de culture
grecque et privés de racines spirituelles hébraïques, se sont heurtés
durement, donc de façon peu évangélique, pour tenter de définir la Divinité
du Christ, comme si Dieu était analysable et définissable par des
raisonnements humains.
Dans
sa conclusion l’auteur écrit :
« Comment imposer à tout homme un même parcours de relation
avec l’Absolu si on ignore et,
plus encore, si on néglige délibérément sa culture, et le degré d’inachèvement personnel et
communautaire où il se ressent lui-même ? »
Le
quatrième Cahier , intitulé « La Bonne Nouvelle pour
tous les hommes » , prolonge la réflexion au travers d’une
méditation qui touche notamment la question, centrale pour le
Christianisme, de l’incarnation. Les relations entre la divinité et
l’humanité sont en effet au centre de tous les courants religieux. Le
Christianisme a longtemps erré entre différentes conceptions de
l’incarnation, parfois en se confondant avec certains courants de pensée
non-chrétiens. Ces errements sont ainsi dénoncés et l’auteur n’hésite pas à
parler à ce propos d’un très regrettable gâchis ! Les conséquences
sont dramatiques, obscurcissant l’annonce de la Bonne Nouvelle !
L’Evangélisation méritait d’être abordée d’une tout autre façon … L’auteur
essaie alors d’apporter des propositions constructives pour ce qui concerne
l’Eglise Catholique dans laquelle il est inséré, pour ouvrir alors les
perspectives qu’il entrevoit pour l’humanité tout entière.
Le cinquième Cahier vient de paraître . Son titre "Un seul Dieu ?" annonce que nous nous interrogeons sur l'inconséquence des religions qui proclament haut et fort qu'il n'y a qu'un seul Dieu, ... tout en affirmant que "le leur" est le seul vrai ... Une lecture peut-être difficile mais que nous vous recommandons : elle nous entraîne un peu plus loin encore dans la découverte du dessein merveilleux de l'Eternel .
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Les "Cahiers" et les 50
numéros parus de la revue YERUSHALAIM
sont disponibles sur simple demande:
soit en version
papier,
soit compilés sur
un CD-rom lisible sur tout ordinateur.
Vous
pouvez aussi les télécharger directement sur ce site
(cf
rubrique 5 "Accès direct")
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Extrait des statuts de
l'association
L'association COEUR
s'est donné comme buts:
d'abord, manifester vis-à-vis de Dieu et du peuple
juif, la repentance des chrétiens pour l'attitude qu'ils ont eue à leur
égard au cours des siècles: se basant sur des théologies erronées de
"rejet" et de "substitution", ils ont laissé se
développer haines et persécutions, en totale contradiction avec l'Evangile.
ensuite encourager tous les chrétiens, à
quelqu'église ou dénomination qu'ils appartiennent, à mieux comprendre et
témoigner des racines et composantes juives de la foi chrétienne et de la
pérennité de l'élection et des promesses que Dieu a faites au peuple juif.
enfin agir, en se référant aux sources bibliques,
héritage commun reçu de Dieu, en conformité au dessein de salut du Père sur
ce monde. Ce dessein est, conformément à la volonté de Jésus dans le don de
sa vie, de "rassembler dans l'Unité les enfants de Dieu
dispersés" (Evangile de Jean chapitre 11 v.52)
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L'association
COEUR a été fondée en 1990; les membres fondateurs étaient : Henri
CATTA, Henri LEFEBVRE, Elzbieta TWAROWSKA, Marcel DUBOIS, Antoine LEMINEUR.
Henri CATTA en fut président
jusqu'à son décès survenu en 1994. Marcel DUBOIS est décédé en 2007.
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